"C’est vraiment un acte qui change une vie !"
Emilie : Je m’appelle Emilie, j’ai 37 ans et je suis donneuse de moelle osseuse.
Voix off : Comment as-tu connu le don de moelle osseuse ?
Emilie : J’ai connu le don de moelle osseuse par une amie qui m’en a parlé. Elle avait elle-même un proche qui était malade et qui avait besoin d’une greffe. Elle a demandé à son entourage de s’inscrire sur les listes pour voir s’ils étaient compatibles. Ce n’était pas le cas, mais j’ai décidé de m’inscrire quand même pour avoir l’occasion de donner à un malade qui en aurait besoin.
Voix off : Qu’est ce qui t’a motivé à devenir donneuse ?
Emilie : Quand j’ai appris qu’il y avait une chance sur un million d’être compatible avec un malade, je me suis dit que c’était indispensable qu’on soit le plus possible sur cette liste, donc ça m’a vraiment motivée pour m’inscrire et peut-être un jour avoir la chance d’être appelée pour faire un don à un malade.
Voix off : Comment s’est passée ton inscription ?
Emilie : L’inscription s’est très bien passée. Je me suis rendue à l’EFS, à l’établissement français du sang. J’ai rempli un questionnaire et après, j’ai patiemment attendu qu’on m’appelle.
Voix off : Quel temps d’attente entre ton inscription et l’appel au don ?
Emilie : Ca a mis un peu de temps, parce que j’ai été appelée au bout de dix ans. Pour la petite histoire, j’ai été appelée le jour de mon anniversaire, dix ans après quasiment jour pour jour. C’était un superbe cadeau.
Voix off : Quelle a été ta réaction ?
Emilie : J’étais très surprise, mais surtout, j’étais très heureuse. Je trouve que c’est vraiment une chance d’être appelé, d’avoir la possibilité d’être compatible avec un malade, donc ça m’a remplie de joie, sincèrement. J’en ai parlé à tout le monde au bureau en arrivant. « Vous vous rendez compte, j’ai été appelée, ça y est ! » Ça arrive tellement rarement que j’ai savouré cette superbe nouvelle.
Voix off : Comment ont réagi tes proches ?
Emilie : Quand j’en ai parlé à mes proches, surtout à mes proches proches, comme ma mère, mon frère, leur première réaction ça a été la peur. « C’est une anesthésie générale ? », « C’est dangereux ? », « C’est dans le dos ? ». Il faut refaire toute la pédagogie de dire « Non maman ce n’est pas dans le dos, c’est un prélèvement dans les os de la hanche, on ne touche pas à la colonne vertébrale ». Il y a tout ce travail de pédagogie pour rassurer ses proches.
Voix off : Comment s’est passé ton don ?
Emilie : La coordinatrice du don de moelle m’a tout expliqué. J’ai fait un don par prélèvement dans les os du bassin. Je suis rentrée la veille au soir et j’ai fait l’opération le jeudi matin. Le vendredi en fin de journée, j’étais sortie.
Voix off : As-tu eu mal ?
Emilie : Je n’ai pas eu mal pendant cette intervention. L’intervention se fait évidemment sous anesthésie. J’étais un peu courbaturée le week-end, pas plus qu’après une séance de sport. D’un point de vue douleur, j’ai été agréablement surprise.
Voix off : Comment on se sent après ?
Emilie : Quand je me suis réveillée, c’est marrant parce que j’avais vraiment le sourire. J’étais très heureuse de ce qu’il venait de se passer. Ca a fait marrer le personnel soignant qui demandait comment j’allais parce que j’avais vraiment un sourire béat. J’étais très heureuse.
Voix off : Que dirais-tu à ceux qui hésitent encore à devenir donneurs ?
Emilie : Je pense que je le recommanderais vraiment à chacun. Une fois que c’est bien expliqué, on se rend compte qu’il n’y a pas de raison de ne pas le faire, parce que ça peut sauver des vies, ça ne coûte rien à la personne qui donne. La santé du donneur passe avant tout. Je recommanderais vraiment à n’importe qui de le considérer d’en parler et de s’instruire parce que ça peut changer une vie et on retire de cette expérience un sentiment d’avoir accompli quelque chose d’important dans la vie.
Voix off : Vous aussi devenez donneur de moelle osseuse !